Une nouvelle tête à l’Apel
Depuis la rentrée dernière, Raphaël Vongsuravatana est président de l’Association des Parents d’Elèves de l’Enseignement libre départementale.
Rencontre.
Par Marie-Paul Finoux, 1 JANVIER 2010
Raphaël Vongsuravatana est viticulteur à Saint-Émilion. Pourtant quand on regarde son parcours universitaire, ce n’est pas le premier métier qui vient à l’esprit…
Spécialiste de l’histoire des missions religieuses au XVIIe siècle [1], il enseigne cette discipline et est devenu viticulteur par la force des choses: il participe à l’exploitation familiale et vit ainsi sa deuxième passion: le vin. « Mon père est Thaïlandais, explique-t-il, mes parents sont arrivés à Bordeaux avant ma naissance et j’ai vécu sur les deux cultures. Ce pays est en grande difficulté politique.“
Raphaël Vongsuravatana a toujours choisi de s’engager, notamment dans l’humanitaire à l’âge où d’autres sortent avec les copains. « A la fin de mes études, raconte-t-il, je suis parti six mois par an pendant cinq ans en Thaïlande. J’ai suivi ma scolarité à Tivoli qui encourage l’engagement humanitaire des jeunes. Entre le lycée et le Centre Sèvres, les Jésuites sont très formateurs en matière de mission. » Entre 1993 et 1997,donc, Raphaël Vongsuravatana se rend utile dans des camps de réfugiés thaïlandais: « J’étais dans un orphelinat spécialisé dans l’accueil des enfants dont les parents étaient morts du Sida. Ce fut un choc au départ mais j’ai très vite trouvé ma place. J’avais un rôle d’enseignement de l’anglais, d’intendance… Je participais à la vie des enfants comme un grand frère. Aujourd’hui, je suis toujours en lien avec ces orphelinats. La crise économique les a mis aux abois car les dons qui les faisaient vivre se sont réduits au strict nécessaire. »
Après Tivoli, Raphaël \/ongsuravatana entre au lycée Henri IV de Paris pour suivre hypokhâgne et khâgne, puis fait parallèlement une maîtrise d’histoire à la Sorbonne, une maitrise ès arts et une licence en théologie à la Catho et un diplôme universitaire de langues et civilisations orientales. Depuis 1993, il est à Bordeaux, d’abord pour préparer un DEA d’histoire à Bordeaux 3, puis en tant qu’enseignant-chercheur. Entre 1994 et 1997, il a fait un doctorat d’histoire à l’université de Bangkok, en Thailande.
Devenu parent en 1999, Raphaël Vongsuravatana s’investit tout naturellement dans l’association de parents d’élèves de l’Assomption, à Bordeaux, dont il devient le président entre 2006 et 2008.
« Marie–Catherine Roques, présidente de l’Apel Gironde jusqu’en juin dernier, avait la qualité de faire participer les membres de son conseil et de motiver les bénévoles, raconte Raphaêl Vongsuravatana. Elle a ainsi fait émerger des engagements plus poussés. Puis, elle est partie pour d’autres engagements et j’ai été nommé à sa place. J’aime le côté social et utile de cette mission et le fait qu’on travaille beaucoup en équipe. Aujourd’hui, je continue sur la lancée de ce qui a été prévu en juillet dernier[2]. »
Les principaux projets de Raphaël Vongsuravatana sont de mener à bien la sectorisation, “c’est-à-dire l’animation des secteurs dans le diocèse, qui sont au nombre de cinq en Gironde. Concrètement, deux administrateurs permettent aux parents de mieux seconnaitre à l’intérieur d’un même secteur, de se rencontrer et de faire naitre des initiatives.» Par exemple, le12 janvier prochain, toutes les Apel se retrouveront en secteur.
Bien évidemment, les grands projets pérennes, comme le Tremplin pour un métier, se poursuivent: « Nous avions mis en place une nouvelle formule l’année dernière qui permettait aux élèves et aux parents de rencontrer les professionnels ; nous avons établi des partenariats avec des organismes créés par le nouveau secrétaire général. » La rencontre est prévue le 19 mars à Saint-Genès, à Bordeaux.
Enfin les travaux de la commission pastorale se poursuivent sur la base de textes du Secrétaire général sur l’annonce explicite de l’Evangile et la modernisation, un travail qui se fait au niveau national. Sur le plan diocésain «nous avons un projet d’ateliers, en lien avec l’Institut Pey-Berland, toujours pour susciter du dialogue, sur le thème Que sont nos valeurs devenues ? », précise Raphaël Vongsuravatana. Cela se concrétisera par trois soirées, dans trois établissements, au début 2010 qui permettront aux parents de se rencontrer, d’échanger, d’identifier la question… Ensuite ils seront invités à poursuivre ensemble le débat, le 10 mars au Centre Beaulieu, à Bordeaux.
« Nous mettons également en place des statuts types pour les établissements, continue Raphaël Vongsuravatana. Notre objectif est d’établir une unité parmi les diverses associations des établissements. Toutes sont satisfaites de cette nouvelle lisibilité et les nouveaux parents comprennent plus vite comment nous fonctionnons. Cela induit un élan nouveau. »
Marie-Paul FINOUX
[1] Il est l’auteur en 1992 d’un ouvrage couronné du prix Auguste Pavie et par l’Académie des Sciences d’Outre-Mer: Un jésuite à la cour de Siam, Paris, France-Empire, 1992.
[2] En juillet dernier a eu lieu l’assemblée générale de l’association.